Remo Petri, conseiller en construction chez Procap, est persuadé qu’avec une bonne planification, la plupart de ces obstacles auraient pu être évités dès la construction de l’immeuble: «Si les prescriptions relatives à la construction sans obstacles sont appliquées et mises en œuvre dès le début des travaux, il n’est quasiment plus nécessaire de procéder à des adaptations par la suite»
La demande de logements sans obstacles va exploser ces prochaines années. En effet, la population suisse vit toujours plus longtemps et de plus en plus de personnes auront besoin de logements adaptés. Les habitations de ce type sont déjà trop peu nombreuses à l’heure actuelle et il est rare que les nouvelles constructions satisfassent l’ensemble des critères requis : «Le nombre d’erreurs observées au niveau de la mise en œuvre, malgré l’ancrage des dispositions dans la loi sur la construction, est réellement préoccupant», ajoute Remo Petri.
Certes, lorsque les prescriptions relatives à la construction sans obstacles n’ont pas été respectées, les communes peuvent demander des comptes au maître d’ouvrage au moment de la réception des travaux. Mais souvent, les adaptations a posteriori sont techniquement presque irréalisables, ou très chères. Pourtant, la pratique juridique en vigueur tolère malgré tout ce non respect des normes lors de la construction.
Conséquence: de nombreux logements ne satisfont que partiellement aux conditions légales de la construction sans obstacles. Si des adaptations sont nécessaires, comme dans le cas des époux Hagger, c’est aux personnes concernées de les prendre en charge. «Par chance, nous avions les moyens d’effectuer les transformations nécessaires. Sans cela, nous aurions été obligés d’aller vivre en maison de retraite», affirme Hansjost Hagger.